L'Histoire de Sissonne

Sa localisation géographique, ses armoiries et toute son histoire à travers des cartes postales

Localisation et contexte géologique

La commune de Sissonne est située dans l’est du département de l’Aisne entre Laon et Reims. Le contexte géologique est caractérisé par des formations crayeuses du Secondaire, rattachant le secteur à l’environnement champenois. La rivière « la Souche » prend sa source sur le territoire de la commune. Se dispersant dans une zone marécageuse, elle a été canalisée au XIXe siècle.

Un peu d'Histoire

Dans certains textes du Moyen Âge, Sissonne est surnommée « la Teutonique »(Theotunica villa de Sissonia - 1222, petit cartulaire de l’évêché de Laon, chapitre 66). Les historiens du XIXe siècle y ont vu l’indice d’une fondation germanique qui n’est cependant pas corroborée par des découvertes archéologiques. Autre particularité, des chartes du XIIe siècle évoquent l'existence de deux agglomérations, une ancienne et une nouvelle : inter villam novam et veteram de Sissonnia - Evêché de Laon 1130 (De Sars 1934). Il est possible que l'agglomération actuelle, avec son plan orthonormé, soit une ville nouvelle fondée ex-nihilo au milieu de Moyen Âge.

Pendant plusieurs siècles, il existait deux villages: La Viéville à la source de La Souche et la Novéville en aval fondée par une colonie Saxonne transplantée par Charlemagne en 796.

La racine du nom de lieu Saxonia donna son nom à votre village:

  • SESSONIA en 1107
  • SUESSONIA en 1141
  • SESSONYA en 1160
  • SISONA en 1210
  • SYSSONIA
  • SYSSONE
  • SYSSONNE en 1257
  • SISSONA en 1267
  • SISSONNE en 1278

 Au 12ème siècle, Pierre, le premier Seigneur de Sissonne construisit une ville neuve près des marais.
En 1107 fut édifiée la 1ère Eglise de Sissonne. C'est à cette époque que la ville a ses premières armoiries :"Un lion chargé d'un croissant".
En 1149, Sissonne était déjà érigée en Commune.
En 1225, la Seigneurie de Sissonne tombe aux mains d'Euguerrand III, Sire de Coucy. Elle changera souvent de propriétaires jusqu'en 1777.
En 1787, les Sissonnais élisent un un syndic qui remplit les fonctions de Maire. Il est aidé, par six officiers municipaux. Pendant toute cette période, Sissonne subit une succession d'invasions et de dévastations.
Après la Révolution, Sissonne est choisie pour être le Chef-Lieu d'un des treize cantons du district de Laon.
Placée sur la route des invasions, Sissonne connut aux 19ème et 20ème siècle beaucoup d'épisodes douloureux.

Le camp militaire fut créé en 1895 sur une superficie de 6028 hectares.

Les Châteaux de Sissonne

La châtellerie de Sissonne était un franc-alleu qui fut placé en 1233 sous la suzeraineté de l'évêque de Laon (Malsy 2001). Les seigneurs sont connus depuis le XII0 siècle. A partir du XIV0 siècle et jusqu'à la fin du XVII0 siècle la seigneurie est aux mains de la famille de Roucy. Au cours du XVIII0 siècle, le domaine sera vendu plusieurs fois.

Un château-fort a existé au lieu-dit "Le Désert "entre l’église et le village. Il a été endommagé au XIVe  siècle lors de la guerre de Cent Ans. Il n'en reste plus de traces aujourd'hui. Au milieu du XVIe siècle, un nouveau château est construit à 400 m au sud du précédent. Connu par plusieurs dessins et gravures, il se présente sous la forme d'un corps de logis à étage encadré par deux gros pavillons plus larges et plus élevés flanqués à leurs angles de tourelles en encorbellement. Le style était assez proche de celui du château de Marchais (02) reconstruit à la même époque. Le dénombrement de 1681 le décrit ainsi : " Le Chastel avec ses dépendances. Basse-cour, lieu et pourprix d'icelui et les fossés; le parc, dans lequel passe la rivière... ».

En 1708, le nouveau propriétaire de la terre de Sissonne, François Blonael secrétaire et intendant du Roi, fait entièrement reconstruire le château au même emplacement. Le domaine est agrandi d’un parc clos de murs. Le dénombrement de 1773 est plus détaillé que le précédent : « Le château dudit Sissonne et ses alentours garnis de plantations de charmilles et d'arbres formant des allées et parterres de différentes figures, avec une avant-cour à l'entrée de laquelle est une basse-cour, où il y a un corps de logis consistant en chambres, écurie et remise ; un jardin potager contenant trois arpents dans lequel il y a un corps de logis pour le jardinier, orangerie et ressert ; un autre bâtiment pour le régisseur, consistant en un cuisine, chambre, cabinets, fournil et place pour la lessive, chambres hautes, greniers dessus, écuries pour les chevaux, étables pour les vaches, bergerie, grange, colombier et étables à porcs » (Archives départementales de l'Aisne, G 105).

Après la Révolution Française, ce vaste domaine a été vendu et démembré. Le château a été démoli en 1808. Il n'en reste aujourd'hui que les piliers d'entrée du parc.